Munich, envoyé spécial.
Du rouge et jaune, sang et or, comme dans les plazas de toros : ce fut la couleur éclatante des 18es championnats d'Europe d'athlétisme, une vague ibérique qui a presque fait oublier les résultats des autres nations. La Russie se maintient, l'Allemagne chute sensiblement, la Grande-Bretagne ne s'en sort pas trop mal, la Grèce prend date en prévision des JO d'Athènes en 2004 et la France fait du surplace : à un an des Mondiaux organisés en août prochain à Paris, les joutes munichoises n'ont pas révolutionné les équilibres de l'athlétisme sur le Vieux Continent, mais confirmé des tendances.
A commencer par la profonde domination espagnole dans le fond et le demi-fond, longtemps sous contrôle des Britanniques ou des Finlandais. Hier encore, les Espagnols ont pris de l'or avec Alberto Garcia sur le 5 000 m et placé trois des leurs (dont le bronze) parmi les six premiers d'un marathon humide. Ils se sont aussi offert trois doublés or et bronze. Sur leurs 15 médailles, seules trois concernent d'autres disciplines que le fond. Troisième, l'Espagne engrange les efforts consentis depuis les Jeux de Barcelone.
Côté finances, les Russes, eux, seraient plutôt au régime sec. Mais ils font presque aussi bien qu'à Budapest, 24 médailles, essentiellement grâce aux femmes, trois fois plus productives que leurs collègues masculins. Seule recalée notoire sur 5 000 m, Olga Yegorova, 4e derrière sa compatriote Zadorozhnaya, complètement à côté de la course.
Des Britanniques o