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Libération
Portrait

De la Suisse dans les idées

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Homme sage et prudent, il détonne dans le paddock.
publié le 17 août 2002 à 0h41

Depuis quelque temps, Peter Sauber a délaissé son couvre-chef préféré. Le béret basque n'était vraiment pas raccord avec le décor high-tech des paddocks de Grand Prix. C'était pourtant l'unique fantaisie que tolérait le patron suisse au sein de l'écurie de F1 qu'il a créée au début de la saison 1993. C'est à se demander s'il ne caricature pas la réputation des Suisses pour la propreté et l'ordre. A la moindre vague, Sauber recadre avec calme ses hommes. Du coup, la seule équipe helvétique du peloton est l'une des plus sympathiques. Les gens y sont polis, accueillants et toujours tirés à quatre épingles.

Exception. Pourtant, presque dix ans après son arrivée au sommet du sport automobile, Peter Sauber, homme sage et prudent ne semble pas toujours à son aise dans ce monde d'intrigues, de business et d'enjeux commerciaux exacerbés. Pire, Sauber, à l'approche de la soixantaine, ne s'est toujours pas décidé à apprendre l'anglais qui est pourtant la langue officielle de la F1. Il comprend suffisamment où sont ses intérêts pour ne pas se laisser déborder par le lobby britannique. Paradoxalement, il fait plutôt cause commune avec les rares équipes latines, à commencer par Ferrari qui lui fournit d'ailleurs depuis plusieurs saisons ses moteurs, au prix fort, puisque ce service représente 30 % du budget, évalué à 87 millions de dollars.

Passion. Ce n'est pas grave, Peter Sauber affirme qu'il n'est pas venu en F1 pour empocher de l'argent mais bien pour remporter des courses, même si cet