Trois, ils sont trois, dans cette famille-là, à être champions du monde (par équipes ou en individuel). Sabre au poing, les Touya défendront les couleurs de leur clan, aux Championnats du monde de Lisbonne. C'est la première fois que Gaël, Damien et leur petite soeur Anne-Lise, inaugurent leur participation en trio à ce niveau de compétition. «Quand j'ai appris qu'ils étaient sélectionnés tous les trois, j'ai d'abord pensé à Gaël, c'est celui qui a le plus de mérite, estime Francis, leur père, vice-président de la Fédération et responsable de la délégation française au Portugal. Il avait été mis sur la touche, sa victoire en Coupe du monde à Cuba en juin et quelques changements au sein de l'encadrement, l'ont remis sur les rails.»
Le «cérébral». Gaël, 28 ans, c'est l'aîné, perfectionniste et presque «cérébral» (c'est son frère qui le dit). Il fait la trace pour la fratrie. Découvrant l'escrime à 8 ans, il suit le parcours type du sportif en quête de haut niveau. D'abord à l'école, puis en club à Tarbes, il intègre l'Insep (université du sport de haut niveau) à 18 ans, après le bac. Gaël, en grand frère conquérant, précède Damien partout, lui évitant ainsi quelques faux pas, jusqu'au jour où, il voit son frère le rattraper puis le battre. «C'était aux championnats de France juniors en 1994, Damien à battu Gaël en finale. Pour nous, les voir tirer l'un contre l'autre, c'est déchirant.»
Pionnier, mais moins titré que les autres, Gaël est un équipier de choix, à son palmarès indiv