Quand on a que l'Armor... En s'imposant, samedi soir, face au voisin rennais (3-0) qui ne rêve que de Coupe d'Europe, l'En avant Guingamp, qui cultive son identité régionale, s'est propulsé en tête du classement de Ligue 1 devant Lyon, Bordeaux, le Paris-SG, Monaco et consorts. Alors que ses joueurs multipliaient les tours d'honneur sur la pelouse du Roudourou, l'entraîneur Bertrand Marchand s'est laissé aller : «Les grands clubs ont des grands joueurs, mais pas d'âme.» Il ajoute, en contrepoint : «La joie de jouer est importante chez nous.» Ça durera ce que ça durera. Le jeune Florent Malouda (22 ans), auteur de deux buts contre Rennes, pourrait dès cet hiver quitter un club qui ne peut pas se permettre de refuser un gros chèque. Le recordman local des expulsions, Blaise Kouassi («Le genre de mec qui bouffe son adversaire direct», dixit un supporter), Hakim Saci ou Auriol Guillaume, à peine moins prometteurs, risquent de suivre le mouvement. «On sait bien qu'ils ne sont pas là pour dix ans, se désole Régis, un habitué. En Bretagne, on vit avec son temps.»
Manoeuvre. La présence de l'EAG en Ligue 1 est un miracle. Lors de l'ultime journée de la saison 2001-2002, Metz et Lorient ne se sont pas départagés (1-1) alors qu'une victoire de l'une ou l'autre équipe aurait expédié Guingamp un étage plus bas. Et il y a eu l'élargissement de l'élite à 20 clubs, instiguée par le président lyonnais, Jean-Michel Aulas : sans cela, l'EAG, 16e sur 18 l'an passé, aurait également plongé. Son