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Libération

A Dax, le petit théâtre de Conde

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publié le 23 août 2002 à 0h43

Dax envoyé spécial

Si sa tauromachie n'a pas l'envergure suffisante pour le transformer en grand torero polémique genre Curro Romero, on peut reconnaître au moins un art à Javier Conde. Celui de provoquer la discussion, la discorde et la soif. A Dax vendredi après la corrida, et alors que la meilleure tauromachie avait été dispensée par le prometteur César Jiménez il n'était pourtant question, sous les gypseries du Splendid, que du brun torero de Málaga qui aimerait tant passer pour ce qu'il n'est pas du tout : un torero gitan.

Javier Conde n'est gitan ni de père ni de mère et il est encore moins Rafael de Paula, mais il a si envie de le paraître que sa tauromachie, qui pourrait avoir le charme de la couleur locale, disparaît sous le fatras d'une gesticulation ampoulée. Donc Javier Conde produit et du gloussement et de l'urticaire. Le gloussement de ses dévots extasiés et l'urticaire des mécréants renfrognés, hostiles à son cabotinage. Après conciliabules et pas mal de rasades équitablement réparties, je remets la mienne, tu remets la tienne, chaque camp restera campé sur la rive de son propre Adour. Comme d'habitude en corrida, la vérité était partout et nulle part, et c'est en vain qu'on cherchait à la coincer avec les bulles du champagne. Personne n'en est venu aux mains.

Froids comme le concombre. Avec Tronador, premier toro noble de Manolo González, Javier Conde a offert au début de sa faena un bel échantillon de son originalité, en toréant avec beaucoup de temple, au ryth