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Libération
Portrait

Fabien Lefèvre, comme un poisson sur l'eau

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publié le 23 août 2002 à 0h43

Fabien Lefèvre, kayakiste virtuose, compose avec les tourbillons de l'Isère. Aujourd'hui par équipe et demain en individuel, le leader de la Coupe du monde de slalom dispute, à 20 ans, ses premiers championnats du monde, à Bourg-Saint-Maurice. Dans une eau à 6 degrés, rasant à près de 20 km/h des blocs de rocher, le slalomeur de Pau s'est classé troisième des qualifications mercredi. Le tracé du torrent alpin, comparé par les rameurs à la redoutable descente de ski de Kitzbühel, ne semble pas perturber le Français alors que l'on note dix abandons à l'issue de ces éliminatoires. «Je préfère ce type de rivière aux bassins artificiels, cela n'empêche qu'avant chaque départ, je ressens une bonne montée d'adrénaline.»

Secret. Fabien fait partie de l'ethnie des vrais doués, ceux pour qui le passage de junior à senior n'a entamé en rien le classement. Devenu, en quatre ans, champion de France cadet, junior, senior, champion d'Europe junior et des moins de 23 ans, il vient de remporter deux coupes du monde à Augsbourg (Allemagne) et à Pra gue. Son secret ­ car, pour progresser à cette cadence, il en faut un ­ tient dans sa capacité à lire le cours d'eau. Sa manière d'en parler ajoute au personnage sa dose de charisme : «Je ne force pas, je me sers de la puissance de la rivière pour naviguer, m'appuyant sur le moindre remous pour accélérer.» Cette explication un poil ésotérique se vérifie à la vue du rameur. Il est fin, presque frêle, à côté de ses adversaires aux gros bras, Fabien ne