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Libération

El Juli arrache les gonds de Bilbao

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publié le 30 août 2002 à 0h48

Trois corridas d'affilée en plein mois d'août dans une arène de première catégorie. Trois corridas d'affilée à Bilbao avec des toros parmi les plus sérieux qu'on puisse voir, devant des aficionados parmi les plus exigeants, alors que l'Espagne estivale regorge de corridas mineures où il suffit quasiment de paraître pour embraser un public en tatanes et couper des oreilles à des toros de pacotilles. Pas de tatanes à Bilbao, mais, pour aller saluer le président Matías González devant 14 785 paires d'yeux et des millions de téléspectateurs, faire trois fois 41 mètres de paseo et de stress sur le sable gris cendre. Gris cendre comme le costume que portait Lagartijo lorsque, le 11 mai 1893, il a fait ici sa corrida d'adieux et que Bilbao, parce que «petit lézard» avait refusé de tuer un toro gris qui le terrorisait, l'a accompagné vers la sortie sous une pluie d'insultes et de bouteilles.

Depuis deux ans, les corridas generales de Bilbao sont cette feria sur quoi s'appuie El Juli pour reprendre la main lorsque sa saison flanche. L'année dernière, il avait coupé une et une oreille à deux toros de Victorino Martín avant, le lendemain, d'en couper deux à Melonero, de Torrealta, malgré un coup de corne dans le visage. Depuis Enrique Ponce en 1994, aucun torero n'avait coupé deux oreilles à un même toro dans les arènes de Vista Alegre, esthétique ciment 1960 et belle vue sur des immeubles. Donc, depuis Melonero et sous forme d'imperceptibles cicatrices, El Juli a le nom Bilbao au bout