Ronaldo ne pensait pas devoir quitter Milan dans ces conditions. Le joueur brésilien, champion du monde en titre, annoncé au Real Madrid depuis trois mois, a essuyé les insultes de tifosi de l'Inter Milan, le club dont il portait les couleurs depuis l'été 1997. Entre coups de gueule et tractations parallèles manquées avec le club madrilène, le sort du meilleur buteur de la Seleção s'est décidé samedi soir à 23 h 40, soit à vingt minutes de l'heure limite de clôture des transferts, pour un montant de 45 millions d'euros. La tractation avec le Real est même retombée au point zéro alors que le joueur avait déjà fait ses bagages et qu'un avion privé l'attendait à l'aéroport de Linate. Puis le fax est tombé et c'est protégé par une soixantaine de policiers que Ronaldo s'est éclipsé par la petite porte, évitant la foule hostile.

Frustration. Pendant la longue attente des fans venus dire adieu à leur star, le ton est vite monté. Parmi les quelque 2 300 fidèles, on s'impatiente. Devant le siège des nerazzurri, un calicot jaune et vert : «Ronaldo infâme.» Quelques agités lancent des «Zoppo di merda» (boiteux de merde), «Rends-nous l'argent». A sa sortie samedi, le joueur s'est vu jeter des oeufs, des pièces de monnaie et des bouteilles, l'une d'entre elles ayant brisé le pare-brise du véhicule de police qui le transportait. Même scénario hier midi lorsqu'il quitte son domicile pour l'aéroport.

Car le cas Ronaldo laisse aux «intéristes» un sentiment de frustration. L'arrivée, il y a cin