C'était un match pour rien, entre deux équipes déjà qualifiées pour les quarts de finale du championnat du monde de basket d'Indianapolis. La victoire de l'Argentine sur les Etats-Unis (87-80), mercredi, constitue pourtant un séisme à l'échelle de ce sport : pour la première fois, une équipe américaine composée de professionnels aguerris issus de la NBA s'est inclinée en match international. Pour le quotidien argentin la Nacion, «le basket argentin a changé l'Histoire» : «Le jour a sonné, plus que sonné, ce jour utopique est arrivé. Il est arrivé alors que la planète basket ne pouvait le croire (...). C'est ainsi : le 4 septembre 2002, à 23 h 09 (heure locale), l'histoire du sport mondial a changé (...). La Dream Team s'est éteinte, le mythe invincible s'est écrasé contre un autre rêve.» L'allusion à la Dream Team, constituée avec des pros de la NBA, vendue aux sponsors et au public depuis les Jeux olympiques de 1992, prend dans ce contexte une résonance un brin perfide.
Homogénéité. Cette défaite ne doit rien au hasard. Aucun joueur sud-américain n'émargeait à plus de 15 points à la fin de la partie, ce qui traduit la qualité du jeu de passes et l'homogénéité de la formation argentine. Qui a compté jusqu'à 20Êpoints d'avance (19e minute), alternant avec bonheur les tirs extérieurs et le jeu dans la raquette, où elle disposait d'un avantage de taille. La fin du troisième quart-temps, véritable muraille où étaient venus s'écraser tous les précédents adversaires des Etats-Unis,