Lorsqu'Amélie Mauresmo et Venus Williams ont pris possession, vendredi soir, du court Arthur Ashe de Flushing Meadow, finalement tout était déjà joué dans cette demi-finale de l'US Open. Classique dans un duel, fût-il censé, pour cause de nationalisme aveugle souvent, être à même de transcender la hiérarchie. En l'occurrence entre la tête de série no 2 (Williams) et la no 10. Après un round d'observation, qui dura jusqu'à 4-3 (en faveur de Williams), le premier set fut empoché par l'Américaine. Dans le suivant, menée 3-2, Mauresmo sut astucieusement exploiter un passage à vide de l'Américaine, revenant dans le jeu avant de mener 5-3. Avant, elle aussi, de tomber dans un trou de mémoire du jeu (5-5), de retrouver le bon timing pour s'imposer 7-5. Mais c'est comme si Amélie Mauresmo n'avait pas montré tout son savoir-faire. Dans le dernier set, après avoir concédé le break d'entrée, la Française recollait au score (2-2), avant de céder, condamnée à une vaine course-poursuite perdue finalement 6-4.
Seuil psychologique. Mauresmo, qui n'est pas du genre à se raconter des histoires, assurait avant l'affrontement : «Il n'y a pas beaucoup de failles mais si je n'ai que 20 % de chance, je vais essayer de les saisir.» Elle n'en eut pas l'occasion. En cinq confrontations directes, Amélie Mauresmo n'a toujours pas trouvé la faille chez Venus Williams, même si elle sait qu'elle existe. Et qu'elle a les armes techniques pour l'exploiter : la puissance, bien sûr, mais aussi le toucher de ba