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Libération
Interview

«Les Américains se sont pris les pieds dans le tapis»

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publié le 7 septembre 2002 à 0h54

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Belgrade a été réveillé par des explosions de joie et un feu (d'artifice) nourri, saluant la victoire de la Yougoslavie en quart de finale du Mondial, face aux Etats-Unis (81-78). Cette éli mi na tion des cracks de la NBA succède à la défaite concédée mercredi soir à l'Ar gen tine (87-80) en poule. Jean-Pierre de Vincenzi, directeur technique national de la Fédération française et coach de l'équipe tricolore médaillée d'argent à Sydney, assistait à Indianapolis à ce séisme.

Comment est-ce arrivé ?

Lors de ces deux matchs, les Américains ont été dominés dans la raquette, où leurs pivots avaient un déficit de taille. Comme ils étaient privés de rebonds (donc de seconde chance au tir), leur marge d'erreur était réduite. L'équipe des Etats-Unis est composée d'éléments polyvalents, ce qui leur a valu de perdre en complémentarité. Face à eux, l'Argentine a développé un basket total où il y avait l'adresse, le jeu de passe, la contre-attaque, l'intensité défensive : les Américains ont manqué de souplesse tactique pour les contrer. Quant aux Yougoslaves, ils ont eu affaire à une équipe américaine nettement plus concentrée. Cette équipe joue lentement, mais il y a beaucoup de justesse dans le coaching (leur star Dejan Bodiroga passe le plus clair de ses débuts de match sur le banc, ndlr), de détermination, d'expérience, de calme dans les moments chauds.

N'y a-t-il pas des explications plus psychologiques ?

Les basketteurs américains ont pris l'habitude