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Libération

Pianillero, un toro et sa musique

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Vedette de la corrida-concours d'Arles : un Guardiola de Perez de Vargas.
publié le 12 septembre 2002 à 0h57

Arles envoyé spécial

José Calvo, le péon d'El Zotoluco, est retourné à la barrière en s'épongeant le front. Ce n'était pas à cause de la pluie qui a largement arrosé la très sérieuse corrida-concours du dimanche à Arles. C'était le Miura Lechuza, 600 kilos, gris et noir comme le ciel. «Que toro horroroso...» («quel épouvantable toro»). Lechuza se défendait dans la muleta en donnant de violents coups de tête et perdait ses sabots internes sur le sable, peut-être à cause d'une fourbure aggravée par l'humidité, selon le vétérinaire Maurice Priaulet. Lechuza n'était pas si traître mais jouait parfaitement le rôle que les Miura jouent de toute éternité : celui d'épouvantail. Cela dit, l'adversaire le plus réellement dangereux et malin sera Fragata, toro de San Martin. Il prenait deux passes puis menaçait d'embrocher Denis Loré à la troisième.

Triangle blanc. Dimanche à Arles, tout le monde semblait s'être donné le mot, le mot pour bien jouer son rôle. Les organisateurs, qui ont mis sur pied cette corrida-concours au petit poil, les garçons de piste, qui se sont démenés comme des diables pour éponger une piste gorgée d'eau ; les éleveurs, qui avaient amené d'impeccables représentants de leur élevage ; les toreros, qui ont eu à coeur de bien placer, de plus en plus loin, les toros à la pique ; Alain Bonijol, le propriétaire des chevaux des picadors, qui avait sélectionné trois de ses meilleures montures ; et enfin les toros eux-mêmes. Le Miura, comme tout bon Miura, filait au petit t