Il est des carrières sur lesquelles on ne peut que s'extasier. Comme celle du sprinter américain Tim Montgomery, qui a battu samedi à Paris le record du monde du 100 m, le plus prestigieux, en 9"78. Le temps qu'il lui a fallu sur la cendrée du stade Charléty pour, à 27 ans, sortir enfin de l'ombre de son compatriote Maurice Greene, détenteur du record depuis trois ans, avec 9" 79.
Régulier. Montgomery, originaire de Caroline-du-Sud, venu au sprint après s'être cassé un bras au football américain, ne surgit pas du néant. Considéré comme le quatrième sprinter américain, il ne fut que «remplaçant» dans les courses individuelles des JO d'Atlanta et de Sydney, mais partagea la médaille d'argent du relais 4 x 100 en 1996 et celle d'or en 2000. Tout comme aux championnats du monde de 1999 à Séville et 2001 à Edmonton, où, en individuel, il dut se satisfaire de la seconde place... derrière Greene.
Cette saison, Montgomery a été le sprinter le plus régulier, remportant sept courses sur quatorze disputées. Un pourcentage de réussite qui lui vaut de remporter le classement général du Grand Prix.
C'est avec une exceptionnelle vitesse de réaction 104 millièmes de seconde pour jaillir au coup de pistolet (1) que Montgomery a conquis son record. Encore eût-il pu grappiller quelques millièmes à l'arrivée s'il ne s'était quelque peu relâché : «Je ne savais pas que j'avais battu le record du monde. C'est lorsque mon entraîneur m'a pris dans ses bras que j'ai compris.» De réputation timide, i