La réputation de Valentino Rossi, c'est sûr, a fait plusieurs fois le tour de la planète. Avec quatre titres mondiaux, dont deux en trois saisons dans la catégorie reine, il entre des deux pieds dans le gotha des sports mécaniques, écrasant d'efficacité, effarant de ponctualité. Quelle écurie ne rêve de prendre sous ses couleurs un garçon de cette trempe ? Insaisissable, malin, son habileté a encore tué en un sourire, un clin d'oeil et un dérapage contrôlé le championnat du monde moto nouvelle formule. Et, cette fois, Stefania était là pour assister au quatrième triomphe de son enfant chéri, elle qui boudait le circuit moto depuis son divorce. Près d'elle, le petit Luca, le demi-frère, était tout aussi penaud face aux plaisanteries de son aîné, encore une fois déguisé pour fêter une victoire soigneusement programmée. Car tout le monde s'attendait à une de ses facétieuses mises en scène.
Parodie de football. Par le passé, il avait successivement endossé le costume de Robin des Bois, celui d'un docteur (son surnom depuis qu'il a découvert que, dans son village, tous les Rossi étaient «dottore») ou de l'ange Gabriel. A Rio, avec son inséparable fan-club de Tavullia, une bourgade située près de San Marino sur la côte Adriatique, Valentino Rossi l'a jouée ballon. Le noyau dur du village, royalement invité dans un grand hôtel de la ville, avait revêtu la tenue jaune et bleue de la sélection brésilienne. Comme au bon vieux temps des courses folles au guidon d'un triporteur avec les