Auckland envoyé spécial
«C'est le mercato», dit en souriant Pierre Mas, directeur sportif du Défi français Areva. Cette année, la Coupe de l'America, autre fois réservée aux gentlemen en blazer marine et pantalons blancs, a pris l'allure d'un vulgaire championnat de foot. Les neufs challengers ont profité de l'intersaison, fin 2000, pour faire leur marché dans toute la planète voile. Certains pour renforcer des équipes décimées par les départs. D'autres pour les fabriquer, de zéro, du designer au wincheur, en passant par le skipper et toute la cellule arrière. 13 des 16 équipiers de NZL 60, le bateau qui a défendu la coupe en 2000, sont partis. 5 chez les Suisses, 1 chez Oracle, 7 chez One World. L'équipe suisse Alinghi est entièrement composée de mercenaires. Son meneur de jeu et skipper est le Zidane de la Coupe de l'America, le Néo-Zélandais Russell Coutts. Les deux grosses équipes américaines, Oracle (Larry Ellison) et One World (Paul Allen) ont acheté les designers Blacks et le reste de l'équipe néo-zed.
Voir ailleurs. D'autres équipes ont gardé un esprit plus national, ou convaincu leurs gars de rester à la maison. Prada a conservé l'essentiel de son staff, en grande partie italien. Mais elle a son barreur Black, Gavin Davis, son tacticien brésilien, Torben Grael, et son Français, Laurent Esquier, directeur des opérations. Areva a retenu une partie de l'équipage de Sixième Sens, le bateau de 1999, à majorité française. Mais Pierre Mas n'a pas hésité à recruter à l'extéri