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Libération

Paris-Versailles, le pied chauffe et la cervelle bout

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publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Pourquoi ne pas traverser la Manche enduit de graisse de phoque, cela donnerait des papiers formidables ? Mais le risque de perdre un rédacteur au large de Calais doit être pris en considération. Certes. Et courir Paris-Versailles ? Coûts réduits (15 euros pour l'inscription) et le papier sera pour une fois à l'heure. J'ai même entendu qu'au fond un tel exploit ne pourra que rejaillir sur la profession. L'investigation y gagnera, a même dit l'un. La silhouette, également, renchérit l'autre. Mais où va donc se nicher la conscience professionnelle du journaliste sportif, dossard vétéran 14 049 ? Remarquez, s'il fallait une preuve de la désinvolture du journaliste de sport, la voilà. Evidemment je ne suis pas à mon avantage.

Soucis. Car, voyez-vous, j'ai terminé hier la course Paris-Versailles (16,3 km), mais sans connaître mon temps. Plus ou moins dans l'heure et demie, et assez frais de teint. C'est l'Ethiopien Gebremarian (48' 37") qui a remporté l'épreuve. J'hésite à en parler, c'est délicat. Ma femme me dit que je vais passer pour un couillon si je parle d'embarras gastriques. Sa cuisine n'est pas en cause, mais j'avais le poulet au Boursin de la veille qui ne passait pas. Tous les champions ont des soucis semblables et puis, quand j'ai vu cette ménagerie (20 000 concurrents) au départ faire pipi en tous sens sur le Champ-de-Mars, comme autant de chiens levant la patte, je me suis dit que le sport de masse c'est aussi cela. Voici une chose étonnante qui place le sportif trè