Auckland (Nouvelle-Zélande) envoyé spécial
Pour leur première régate, les Français souhaitaient se mesurer aux meilleurs. «Autant commencer par le plus difficile», disait Luc Pillot, tacticien et skipper du Défi Areva. Le sort leur a été favorable. Ils ont hérité de ce qui se fait de mieux, sur le papier, en matière de Class America. Le richissime bateau suisse Alinghi, piloté par le meilleur barreur du monde, le Néo-Zélandais Russell Coutts, deux fois vainqueur de la Coupe de l'America. Et, dans la nuit de lundi à mardi, il n'y a pas eu de miracle. Les «Helvéto-Zélandais» ont archi-dominé le bateau français, gagnant la course avec 4' 48" d'avance. «On a un petit déficit de vitesse, euphémise Luc Pillot, après la course. Mais on ne fait pas trop la gueule, on a vu de bonnes choses. Un bon départ. Un bon fonctionnement à bord.» Son patron, Xavier de Lesquen, semble un peu plus réaliste : «Il y a une grosse différence. Un écart important, qui s'est creusé régulièrement. C'est clair, il y a un écart de vitesse. Et un écart de vitesse, c'est un écart de travail, un écart de préparation.»
Dernière minute. Comme la plupart de ses devanciers français en Coupe de l'America, le Défi Areva a manqué de temps. Xavier de Lesquen, Luc Gellusseau et Pierre Mas ont dû attendre janvier 2002 pour signer le contrat de sponsoring qui assure le financement de la campagne. Areva, le holding public qui contrôle la filière nucléaire française, met 25 millions d'euros dans le projet. Alinghi a quatre