Auckland (Nouvelle-Zélande)
envoyé spécial
Si on demande à Francesco de Angelis, skipper du défi italien Prada, des détails sur les nouveaux bateaux du syndicat qui a gagné en 2000 la Coupe Louis Vuitton, il répond en souriant : «Les nouveaux bateaux sont différents des anciens.» Même sourire de Tom Schnakenberg, patron de Team New-Zealand (TNZ), qui avait battu Prada en finale de la Coupe de l'America : «Nous ne parlons pas de ça.» Autour de Viaduct Harbour, à Auckland, la parano est de mise. Sept syndicats sur dix bâchent la quille de leurs deux bateaux. TNZ bâche les yachts jusqu'au pont, quand ils sont remorqués vers le golfe d'Hauraki, pour les entraînements.
«Nous, on trouve ça absurde, dit Bernard Schopfer du défi suisse Alinghi. Si on pouvait enlever les bâches, on le ferait. Mais on fait comme tout le monde. Team NZ cultive une certaine paranoïa.» Les Néo-Zélandais ont des excuses : une grosse partie de leur équipe, navigants et designers, est allée rejoindre d'autres syndicats, dont Alinghi.
Intox. «Les "Néo-Zed" jouent le jeu, dit Luc Gellusseau, directeur technique du défi français Areva. Je ne pense pas qu'ils soient paranos. Mais le principe est simple : pourquoi donner à d'autres les moyens de progresser ? C'est un peu comme des boxeurs qui s'engueulent à la pesée en gonflant les épaules avant le combat.» «Sur la guerre de l'intox, les Néo-Zed ont fait mieux que les autres, comme toujours», reconnaît Pierre Mas, directeur sportif d'Areva. Pourtant, rappelle Lauren