Carlos Moya est décidément un jeune homme cruel. Depuis quelques jours, l'Espagnol semble s'être spécialisé dans l'élimination des favoris du public de Bercy. Jeudi, au bord du gouffre, mené (3-6, 5-6) par Sébastien Grosjean, tenant du titre, il avait bluffé tout son monde en sauvant six balles de match. Avant de remporter le tie-break (12-10) et d'atomiser le Français lors d'une troisième manche à sens unique (1-6). Il a récidivé vendredi en quarts de finale du Tennis Masters Series (TMS) de Paris, face à André Agassi, 32 ans, double vainqueur de l'épreuve parisienne (1994, 1999), expédié en deux sets secs (6-4, 6-4) et 1 heure 21 minutes.
«Confiance.» Moya, 26 ans, sourit peu, mais envoie des deuxièmes balles de service dépassant allégrement les 170 km/h, et use de passings foudroyants pour tromper les adversaires trop prompts à monter au filet. C'est aussi un joueur qui a remporté quatre titres cette saison, disputé deux finales, et que sa victoire contre Grosjean, la veille, avait placé dans d'excellentes dispositions. «Un match comme celui de jeudi vous donne tellement de confiance que vous pensez qu'il est impossible de perdre contre qui que ce soit», précisait-il à l'issue de sa victoire sur l'Américain. Une victoire qui l'expédie en demi-finale, mais qui le qualifie aussi pour le Masters, dans quinze jours, à Shanghai. «Je pense que j'ai joué aujourd'hui un des meilleurs matchs indoor, poursuivait Moya. Je n'avais jamais joué à ce niveau.»
Agassi, contraint à la faute