Ajaccio, envoyé spécial.
L'ogre ne rit plus. Fatigué, irascible, suant sous un soleil encore chaud d'automne, Roland Courbis crachote et regarde d'un oeil distrait le décrassage des joueurs de l'AC Ajaccio sur une pelouse du Creps de Mezzavia. La veille, dans un stade François-Coty comble, les Corses ont nettement dominé les stars lyonnaises avant d'encaisser bêtement l'unique but de la partie. C'était le 26 octobre dernier et les Ajacciens concédaient leur troisième défaite de la saison à domicile. Samedi dernier, en déplacement à Rennes, ils ont décroché le nul (0-0) face au club breton fraîchement repris en main par Vahid Halilhodzic. Après treize journées, et alors qu'ils accueillent ce soir le leader, Auxerre, l'AC Ajaccio pointe à la quinzième place de la Ligue 1.
Ce pourrait être pire pour son retour, après vingt-neuf ans d'absence, parmi l'élite du football professionnel. Car, depuis le 3 juillet dernier, les Ajacciens sont privés de leur coach marseillais, mis en examen dans la nouvelle affaire des comptes de l'OM et soumis à un contrôle judiciaire sévère qui lui interdit «toute fonction dans le football». Par deux fois ses avocats ont réclamé un assouplissement de cette décision. En vain. La cour d'appel d'Aix-en-Provence doit prochainement statuer sur la troisième demande, déjà rejetée par le juge Frank Landou, en charge de l'information.
Amertume. Le championnat a démarré avec un Courbis désormais officiellement sans titre ni salaire. Au début, le coeur allègre, il