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Libération

Les derniers mohicans du Rhum

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publié le 8 novembre 2002 à 1h42

Saint-Malo envoyés spéciaux

Même si parfois tout démontrait le contraire, il serait inexact de prétendre que la voile hauturière ne se nourrit plus à la mamelle de l'aventure puisque 59 solitaires prendront le départ ce week-end (1) de la septième Route du rhum. Il s'agit d'ailleurs d'un record en la matière. Entre les professionnels de la course au large et les amateurs éclairés, jamais le mur de l'argent n'a pris une telle hauteur. Cette course créée par Michel Etevenon voilà vingt-quatre ans est désormais «la chose» de Havas Sports Organisation qui a montré qu'il possédait la bosse des affaires mais aussi un grand souci de la sécurité des concurrents. Voilà pour ce tableau malouin dans lequel sont attendus sur deux jours plus de 500 000 spectateurs. Mais malgré tout, les histoires et les profils hors du commun existent toujours, comme les derniers feux d'un monde disparu. Voici par exemple celle de Jean-François Durand (Défi vendéen) chargé de la maintenance chez Michelin à la Roche-sur-Yon : «Le Rhum, c'est un peu la course d'une vie. Je me suis endetté pour construire ce 50 pieds (15 m). Je me suis saigné aux quatre veines pour être au départ. Je suis là grâce à des amis qui ont bossé gratuitement sur le bateau et aussi parce que je pense qu'il s'agit encore de la dernière noblesse du sport. J'ai gardé les pieds sur terre, je ne me prends pas pour un autre et je sais que je vais, une fois la course terminée, retourner bosser chez Michelin. J'ai 42 ans et je ne me vois pa