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Libération

Trop grand cas de la casse

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publié le 13 novembre 2002 à 1h45

Ancien détenteur du Trophée Jules-Verne (tour du monde en équipage), skipper de «Geronimo», trimaran géant de 33 m, Olivier de Kersauson, trois participations à la Route du rhum au compteur, nous livre sa chronique de la course.

Que voyait-on hier ? Des Ferrari des mers qui marchaient, dans des conditions hostiles, à 10 noeuds de moyenne. Les vents que touchent ces bateaux me semblent supérieurs aux prévisions.

On voit ainsi des marins pris dans des séries de grains violents, dans des mers abruptes, qui lèvent très vite. Ainsi, 72 heures après le départ, on constate 25 % de casse dans une flotte de multicoques pourtant infiniment mieux préparée qu'il y a quatre ans. Mais il convient de modérer ce jugement, car d'un côté il y a les chavirages, qui seraient à mettre sur le compte d'erreurs de pilotage ; et de l'autre, des avaries qui nécessitent des arrêts au stand. Le tableau serait alors celui-ci : deux bateaux sur le toit (Cammas, Joyon), un bateau qui a abordé (Le Cam), un démâtage (Gitana X). C'est le huitième mât qui tombe cette année, et à nouveau il n'y a pas, à proprement parler, d'explication(s). Si on s'en tenait hier à ces 25 %, nous serions alors dans la moyenne des précédents Rhum. Reste que les chavirages se produisent souvent quand le solitaire est usé par la mer. Mais peut-on évoquer la fatigue quand Groupama chavire six heures après le départ ? Est-ce son pilote qui alors s'est dégradé après si peu de temps ? A-t-il été surpris par ces grains violents à l'arriv