Les conditions rencontrées hier par les concurrents à la sortie du golfe de Gascogne étaient abominables. Loïck Peyron et Yvan Bourgnon faisaient route sous voilure réduite au moment de leur accident. Bourgnon avait affalé sa grand-voile : son bateau se serait retourné par la seule force du vent sur son foc de brise et d'une mer formée. Les prévisions météorologiques sur la zone faisaient état d'un vent fluctuant entre 20 et 25 noeuds (43 et 46 km/h), avec des rafales de 75 noeuds (139 km/h). Selon le navigateur, la rafale qui a fait chavirer Rexona Men tapait les 80 noeuds (près de 148 km/h). La dépression avait été prévue mais pas son ampleur.
Richard Silvani, prévisionniste chez Météo France et routeur de Coville : «On avait vu une petite dépression qui se creusait au niveau du 30e parallèle ouest, celle-ci devant circuler rapidement sur le 42e parallèle nord.» Comme Météo France réalise ses prévisions «à grosse probabilité» avec un horizon variant de trente-six à quarante-huit heures, Silvani assure qu'il n'y avait pas matière à différer le départ. Pourtant, n'y avait-il pas d'autre moyen d'éviter cette gigantesque casse ? Sur la sellette, les fameuses «options» : tous les concurrents en difficulté hier avaient choisi une route plus ou moins directe vers le sud. Le routier Pierre Lasnier, qui s'occupe de Peyron, Fauconnier et Jourdain, plai de non coupable : «Les conditions qui se sont abattues sur Peyron ne sont pas habituelles. On ne peut pas prévoir si le skipper va pa