Le cabinet d'architectes Marc Van Peteghem-Vincent Lauriot-Prévost a dessiné depuis quinze ans la majorité des multicoques océaniques, dont aujourd'hui Bonduelle (LeCam), Foncia (Gautier), Géant (Desjoyeaux), Belgacom (Nélias), Rexona (Bourgnon), etc. Marc Van Peteghem, qui a toujours réglé sa respiration sur celle des marins, dit avec sagesse son inquiétude quant à la navigation en solitaire sur multicoques.
Que vous inspire le tableau de la flotte après quatre-vingt-seize heures de course ?
A l'arrivée, on ne pourra pas dire : il ne s'est rien passé, et on va continuer comme avant. Bertrand de Broc a dit : «Il y a une limite.» Est-ce que la limite, c'est une femme et des enfants ? Parmi ces marins, j'ai des amis et ce que je vois me fait chier. Touchons du bois pour que ce Rhum se termine sans gros problèmes, mettons les choses sur la table et osons dire qu'il ne faut plus courir en solo sur ces bateaux-là. Cela dit, qu'il y ait des exploits personnels, des records sur des multicoques en solo, des choses extrêmes, je le respecte. Le fait que ce soit une compétition, une course et qu'elle fasse partie d'un circuit et d'un championnat met les marins face au non-choix. Et si on demande à l'ensemble des skippers, car il y aura toujours quelqu'un pour affirmer «Non, non, tout va bien, cette course peut très bien se faire en solo», je ne suis pas certain, en revanche, que l'on recueille la majorité.
Que préconisez-vous ?
Que les organisateurs de la classe des multis, les skippers, l