Menu
Libération

Le Rhum, ça casse

Article réservé aux abonnés
publié le 14 novembre 2002 à 1h46

Mais qui sont donc ces hommes partis sur ces machines infernales ? Comment peut-on affronter seul, sur ces bateaux ultra-sophistiqués, des tempêtes d'une violence équivalente à celle qui avait frappé la France le 26 décembre 1999 ? Hier, cinq autres skippers ont été contraints à l'abandon, dérivant au milieu de murs d'eau hauts comme des immeubles de quatre étages: le monocoque de 60 pieds de Jean-Pierre Dick (Virbac) après avoir démâté, le Suisse Dominique Wavre (Temenos) pour des avaries de voiles, Yvan Bourgnon (Rexona Men) qui a chaviré dans la matinée d'hier, Loïck Peyron (Fujifilm) avec son flotteur tribord coupé net entre les bras et, plus tard, on apprenait que Philippe Monnet (Sopra Group) avait lui aussi chaviré, victime de vents extrêmes, hélitreuillé et rapatrié à Vigo. Ils ne sont plus que 42 encore en course sur 58 partis, et huit trimarans (sur 18) ne sont plus là. Et de quelle façon.

Rafales. Ce sont surtout les bateaux les plus au sud qui ont pris le gros de la tempête. Yvan Bourgnon s'est fait surprendre par une rafale de vent plus forte que les autres (80 noeuds, soit 148 km/h) alors qu'il parlait avec son routeur Sydney Gavignet.

Bourgnon, 33 ans, a refusé toute assistance (les organisateurs avaient demandé à Loïck Peyron de se dérouter) et attendait un chalutier qui devrait quitter Vigo ce matin. «Tout va bien. Je suis à l'intérieur et j'ai de quoi vivre dix jours.»

Loïck Peyron, ensuite, signale son avarie. Stupéfié par la démence du spectacle, le Baulois,