Samedi, Jean-Jacques Crenca, 33 ans, pilier gauche du XV de France, honorera, face à la Nouvelle-Zélande, sa vingtième sélection. Et, cette fois encore, il ne cherchera pas à dissimuler l'émotion qui l'étreint au moment du haka, le chant de guerre des All Blacks. «Un moment fort, assure le natif de Moustier (Lot-et-Garonne, 200 habitants), impressionnant quand on se retrouve face à ceux qui l'exécutent. A Twickenham, le public a sifflé. Ce n'est pas très joli. Chaque peuple a sa culture, il faut la respecter.»
En 1999, pourtant, à Wellington, Jean-Jacques Crenca, entré en cours de partie, a bien failli assister à son dernier haka pour avoir piétiné Daryl Gibson, à l'occasion d'un triste match perdu par les Français sur le score de 54 à 7. Verdict : six semaines de suspension. «J'ai payé cher, reconnaît l'intéressé, mais je n'avais pas à commettre ce geste. J'espère que cela ne se reproduira plus. A vrai dire, je ne suis pas trop inquiet.»
Palier. De fait, pourquoi l'être quand on évolue dans une équipe qui n'a comptabilisé que deux pénalités durant le match de samedi à Marseille contre l'Afrique du Sud. Signe que chez eux la discipline s'est élevée au rang de vertu. «Les joueurs ont franchi un palier, confirme l'entraîneur Bernard Laporte, aujourd'hui, comme plusieurs de ses coéquipiers, Jean-Jacques Crenca ne disjoncte plus. Même en cas de provocation adverse.»
A preuve, l'attitude exemplaire samedi dernier de la première ligne, qui, sournoisement agressée par les Springboks h