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Libération

Jonah, Lomu du genou?

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publié le 16 novembre 2002 à 1h48

Il y a trois ans, en pleine Coupe du monde, Pipiou Dupuy, ancien ailier explosif des années Lucien Mias, consulté en son bistrot familial de Vic-en-Bigorre sur le phénomène néo-zélandais Jonah Lomu, laissa échapper un lapidaire, mais définitif : «Si on le prend aux jambes, il est comme les autres, il tombe.» La phrase n'avait pas manqué de faire sourire. Pourtant, aujourd'hui, confronté au même souci, le staff technique du XV de France se range sagement à l'avis de l'ex-sociétaire du tarbais. «Il faut l'empêcher de prendre de la vitesse», précise Olivier Magne, tandis que Thomas Castaignède, qui a côtoyé le All Black sous le maillot des Barbarians, se veut plus radical : «Ce qu'il faut faire, c'est lui sauter à la gorge avant qu'il ait le ballon, seule façon de l'arrêter. Ballon en main et lancé, personne n'est capable de le stopper. C'est une montagne, un volcan qui s'éveille.»

Crâne rasé. L'éruption annoncée ne semble guère inquiéter le jeune Vincent Clerc, chargé de jouer les Haroun Tazieff face aux 118 kg en fusion du monstre au crâne rasé. «Je ne vais pas me prendre la tête, assure le Toulousain. Je savoure surtout mon plaisir de me mesurer à un joueur de sa renommée. Il ne s'agit pas d'un match entre Clerc et Lomu, mais d'un match entre la France et la Nouvelle-Zélande. Et n'oublions pas que ce n'est pas le meilleur des défenseurs.»

D'autant que, contrairement à l'équipe d'Angleterre, indiscutablement traumatisée par le mastodonte qui s'acharne à piétiner tout maillot à