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Libération

Tout système a ses limites

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publié le 18 novembre 2002 à 1h48

Professeur de lettres modernes, ancien demi de mêlée et ex-entraîneur de Castres, Alain Gaillard chronique les matchs du XV de France.

Prévoir ce que sera un match France-All Blacks tient du tour de magie, tant la dernière décennie fut jonchée de surprises. Mais nous savons de manière irréfutable, historique, que le souffle de l'émotion est toujours au rendez-vous. Le «haka» électrise le public impatient de vibrer aux exploits des Bleus ; le final, indécis, serre les coeurs et voit un ballon capricieux priver François Gelez d'offrir la victoire aux Français. Vincent Clerc étonne par son entêtement à défier le phénomène Jonah Lomu. Le souffle émotionnel réside dans l'événementiel, le suspense généré par un score de parité, et notre impatience à connaître le vainqueur de ce jeu d'échecs plus que dans la qualité technico-tactique d'ensemble.

La vidéo a certainement «chauffé» chez les «Blacks» érigeant un remarquable mur défensif. Véritable toile d'araignée, il ne laisse guère de solutions à la volonté française de déplacer le ballon latéralement pour le contourner ou rechercher l'intervalle dans lequel s'engouffrer. Les tricolores, maîtres dans l'art du pressing défensif, toujours performants dans la conquête ­ touche royale, bonne mêlée ­ ne permettent jamais aux obus néo-zélandais Howlett, Umaga et Lomu de s'exprimer. Une seule fois, Umaga déchire la défense des «Bleus» : croisée avec Mehrtens attirant Betsen à l'extérieur et le raffut du centre maori crucifie Harinordoquy. 20-