Jean-François Lamour, 46 ans, est ministre des Sports dans le gouvernement Raffarin. Ancien conseiller de Jacques Chirac, à la mairie de Paris puis à l'Elysée, successeur de la communiste Marie-George Buffet, le double médaillé d'or olympique de sabre (1984 et 1988) explique pour Libération ses grandes orientations.
Quelles grandes ruptures souhaitez-vous introduire pour marquer votre «différence» avec votre prédécesseur ?
Il n'y aura pas de grandes ruptures, car notre système sportif ne le supporterait pas. Ce modèle, mélange complexe de clubs très divers, d'Etat et de privé, ne fonctionne finalement pas trop mal, il faut juste le faire évoluer en tenant un peu plus compte des préoccupations du terrain, et c'est la raison d'être des états généraux du sport que nous avons lancés en septembre. Je veux avant tout préserver l'unité du sport français. Pour cela, il ne faut pas opposer en permanence le monde amateur et le monde professionnel. D'autant que l'évolution naturelle va vers cette séparation entre le sport qu'on pratique et celui qu'on regarde. Entre des petits clubs insérés dans le tissu associatif et des structures professionnalisées. On pourrait être tenté de laisser le sport professionnel vivre sa vie, à la mode anglo-saxonne. Dans ce cas, les pros ne reverseraient plus une partie des gains du marketing et des droits télé au sport dit amateur. Celui-ci devrait se débrouiller avec les collectivités locales, il faudrait beaucoup d'huile de coude pour faire tourner le mo