Stève Ravussin (TechnoMarine/Match TV) compte les heures qui le séparent de la Guadeloupe, où il devrait arriver jeudi soir ou vendredi matin. Bien installé dans les alizés depuis au moins deux jours, le Suisse compte plus de 500 milles d'avance sur Lalou Roucayrol (Banque populaire), toujours à la recherche de la sortie d'un anticyclone qui s'étend maintenant sur près de 1 800 kilomètres. Le Nantais n'en peut plus. «Il y avait une chance sur quatre que la dorsale anticyclonique remonte et que le deuxième anticyclone rejoigne le premier. Eh bien c'est fait !, dit-il. Je suis en train de progresser au près à 5 noeuds en tirant des bords. Il faut que je fasse hypergaffe à la remontée de Michel Desjoyeaux (Géant) !»
Roucayrol tente dans sa descente vers le sud de couper la route de Géant pour conserver ainsi une deuxième place qu'il pensait pourtant avoir bien accrochée. Malheureusement pour lui, Géant file à 20 noeuds dans l'euphorie. «J'hésite pour le moment entre prendre le grand bain ou remettre mes bottes, s'interroge Desjoyeaux. Mais je crois que je vais céder pour la douche de l'Atlantique.»
Loin devant, Ravussin jubile avec près d'une journée et demie d'avance sur ses poursuivants, mais reste prudent. Il y a quelques jours, il avait cassé un foil (stabilisateur), et au vu des vents de 30 noeuds qu'il emmène dans ses voiles, le bateau vole sous genaker et grand-voile. «Mes flotteurs sont moins volumineux que ceux des autres trimarans, et n'ayant plus de foils, il me faut f