Nice envoyé spécial
Une des premières fois où il a rencontré les Ultras niçois, Gernot Rohr, entraîneur des Aiglons, actuels leaders de la Ligue 1, portait une cravate à l'emblème des Girondins de Bordeaux, club où il a laissé le souvenir d'un défenseur coriace entre 1977 et 1989. Selon les tifosi locaux, il s'agissait d'une faute de goût, une grave maladresse. Presque une provocation. «Un type avec un foulard ou un tee-shirt, par exemple de l'OM, franchement, il n'a pas sa place dans ma ville», affirme Arnaud, un des responsables du Club des supporters de l'OGCN (Olympique gymnase club de Nice). Tout juste si le drapeau tricolore est toléré dans les travées du stade du Ray, décorées exclusivement aux couleurs de la ville et du club. Mais le Franco-Allemand né il y a quarante-neuf ans à Mannheim, fils d'entraîneur et ex-équipier de Franz Beckenbauer et Gerd Muller au Bayern Munich, a vite assimilé les exigences du particularisme niçois. Surtout, il a épargné à la cinquième ville de France, terre de foot malgré les errements de son club depuis plusieurs années, le «déshonneur» de la relégation en National (l'équivalent de la troisième division).
C'était fin juin. Depuis le 26 avril, le club avait gagné la bataille sportive de la montée en L1 mais perdu, en revanche, toute crédibilité aux yeux de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue de foot professionnel. Quatre mois plus tard, le coach savoure encore chaque mot du récit du sauvetage miraculeux. «La r