L'an dernier déjà, l'imagination débordante des caciques du Board nous avait concocté en dessert automnal un bien fade surgelé de fidjiens, rapidement englouti dans la froidure stéphanoise. Bis repetita cette année, la clôture étant assurée, cette fois, par une modeste forêt d'érables arrosée de grisaille et de pluie parisienne. Ils n'agiraient pas autrement s'ils voulaient nous laisser sur notre faim ! Il eût été plus judicieux de proposer à nos papilles gustatives fortement excitées, un assortiment autrement plus savoureux de Wallabies égarés sur la frugale table italienne. Injustement frustrés, nous ne pouvons que clamer : «Vivement l'Angleterre !»
Car en guise d'entrée du futur Tournoi, nous aurons droit au morceau de roi : le choc entre les deux nations phares du Nord qui rivalisent avec le Sud et le dominent ponctuellement. Entre la Rose et le Coq, il sera davantage question de suprématie européenne que de joute traditionnelle ; de prise en compte des forces et faiblesses respectives à l'approche de la Coupe du monde que de simple revanche. Quel défi nos tricolores vont devoir relever dans le temple de Twickenham, terre depuis si longtemps inviolée 18 succès consécutifs ! D'autant que les Anglais viennent de battre Néo-Zélandais, Australiens et Sud-Africains. Vaincre en Angleterre relèverait de l'authentique exploit, réalisable pour peu que les Français en aient la certitude.
Le XV de France rime avec constance, sérieux et application. Fiabilité des fondamentaux sans l