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Libération

Pot belge : affaire cycliste ou affaire de stup ?

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publié le 6 décembre 2002 à 2h01

Rennes envoyée spéciale

«Je demande seulement une toute petite chance», a lancé dans un souffle au tribunal Patrick Béon, le chêne abattu du vélo breton, en clôture du procès du pot belge de Rennes après trois jours d'audience. Le jugement des treize prévenus est mis en délibéré au 9 janvier 2003. Séparé des mères de ses deux enfants, il passera les fêtes en attendant anxieusement l'échéance dans son nouveau studio à Lorient où il accepte tous les petits boulots, de la diffusion de prospectus publicitaires dans les boîtes aux lettres dès potron-minet, au ramassage des casiers à huîtres. Car, depuis son interpellation le 30 octobre 2000, le contrôle judiciaire à l'issue du mois de prison préventive l'a éloigné du milieu cycliste. Et le représentant pour l'Europe des 500 athlètes du sponsor Bollé (lunettes) a perdu son travail. Hier, les avocats de la défense se sont employés à démonter les réquisitions du parquet, d'une incroyable sévérité. L'ancien coéquipier de Bernard Thévenet chez Peugeot était resté longtemps pétrifié mercredi quand le procureur a requis contre lui la peine la plus forte : quatre ans de prison dont un ferme.

Stupeur. A la surprise générale. Le procureur Jean-Yves Ker-boeuf s'était en effet attardé pendant une demi-heure sur deux autres prévenus, reconnaissant à Béon une sincérité et une honnêteté forçant la sympathie. «Dans les réquisitions, mon client, Patrick Béon, restait dans le peloton, décroché par deux hommes devant. J'ai dû rater la fin de l'étape,