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Libération

A Salt Lake, le CIO pas zélé dans la traque aux tricheurs

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publié le 13 décembre 2002 à 2h06

Stockholm de notre correspondant

Trois semaines avant les jeux Olympiques d'hiver 2002 à Salt Lake City, le Suédois Bengt Saltin, professeur de médecine sportive, envoie un rapport au Comité international olympique (CIO) et à l'Agence mondiale antidopage (AMA) dont il est membre au sein du comité santé, médecine et recherche. Il y cite plusieurs skieurs de fond aux analyses de sang «anormales». Les soupçons de Saltin reposent sur les tests sanguins effectués sur les 357 participants à la Coupe du monde. Pour 28 d'entre eux ­ qui ont plus tard récolté 15 médailles en tout aux JO ­, les résultats étaient différents de ceux enregistrés la saison précédente. Dont 16 qui présentaient des résultats «très anormaux». «On a vu des changements d'une telle ampleur que l'on ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des soupçons», a déclaré le professeur, mercredi à la radio suédoise, tout en admettant que ces analyses ne constituaient pas une preuve de dopage. Mais il s'étonne. Que les «suspects» aient pu participer aux Jeux, que le CIO n'ait pas «ciblé» ses contrôles sur les fondeurs dont les noms figuraient dans son rapport. Au final, seuls trois fondeurs médaillés sont tombés pour dopage aux Jeux : l'Hispano-Allemand Johann Mühlegg et les deux Russes Olga Danilova et Larissa Lazutina.

Diplomatie. Concernant les Russes, le professeur suédois soupçonne des raisons «diplomatiques». «Dans ce genre de cas, il y a toujours beaucoup de critiques, souvent de la Fédération nationale qui prend le parti