A la recherche d'un repreneur pour cause de lourdes dettes (environ 50 millions d'euros), l'AS Monaco (ASM) s'était trouvé un homme providentiel en la personne d'Alexeï Mikhailovitch Fedoriscev, le PDG de Fedcominvest, géant russe des engrais minéraux. Presque conclue, l'affaire est mort-née. Hier soir, le prince Rainier a mis son veto à une éventuelle prise de participation majoritaire de la société, sponsor maillot du club depuis 1997. Quelques heures plus tôt, joint par Libération, Jean-Louis Campora, le président de l'ASM, avait déjà fait son deuil de Fedcominvest : «Une campagne de dénigrement vise aujourd'hui notre club. Dans ce climat malsain, toute décision est suspendue. Nous allons nous renseigner, prendre conseil. Je crains que beaucoup de choses soient compromises.»

«Bonne foi». L'objet de sa déconvenue tient dans une note déjà ancienne de la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG), divulguée par le Monde. Rédigée en 1997, celle-ci présente Fedcominvest ­ également un temps sponsor maillot de l'OGC-Nice ­ comme «une vitrine légale de la criminalité organisée d'Europe orientale». Une enquête préliminaire visant la société a été ainsi ordonnée par le parquet de Monaco avant d'être classée sans suite. Jean-Louis Campora ne nie pas avoir eu connaissance des soupçons portés à l'époque sur son partenaire, apporté à l'origine par la société marketing de Jean-Claude Darmon, «le grand argentier du foot français». Mais le dirigeant, par ailleurs président du C