Même dans ses pires cauchemars, Jean-Louis Campora n'imaginait probablement pas être ainsi désavoué : depuis le communiqué du palais récusant la société Fedcominvest (lire Libération de jeudi) comme repreneur de l'AS Monaco (ASM), celui qui fut un des hommes forts du football français, et de la principauté, vacille sur son trône. Les services de Rainier semblent avoir subitement des soupçons sur la société du Russo-Hongrois Alexei Fedoriscev. Or la note des RG la qualifiant de «vitrine» de la mafia russe date de 1997, et, depuis, Fedcominvest paie 2 millions d'euros par an pour avoir son nom sur le maillot des joueurs de l'ASM. Le Rocher tente de faire mentir sa réputation de laxisme en matière de blanchiment d'argent. Jean-Louis Campora risque d'en faire les frais, pour le plus grand profit de tous ceux qui jalousaient son pouvoir. Il s'explique, ce samedi, avec les six autres administrateurs du club et le fait ici avec Libération.
La décision du palais ressemble à un désaveu ?
Je ne l'analyse pas ainsi. D'abord, je n'ai pas choisi Fedcominvest. Ce sont eux qui nous ont proposé de prendre la majorité du capital. Conformément à l'évolution des règles du football professionnel, notre club a dû s'organiser en société anonyme (SA), avec les moyens qu'implique notre ambition européenne. Nous avons eu des propositions, dont celles de Fedcominvest. Le 11 décembre, le protocole d'accord avec cette société a été transmis au palais. Le prince est le seul qui pouvait trancher. L'agitati