Hubert Auriol a participé à toutes les éditions du rallye Paris-Dakar. Après avoir été concurrent, vainqueur en moto et en auto, il en est l'organisateur depuis 1995.
Comment expliquer la longévité de cette épreuve qui ne dépend d'aucun championnat et a même survécu à son créateur ?
Depuis vingt-cinq ans, le Dakar a tout connu. Il a été décrié et tout le monde a un avis dessus. Mais, chaque année, le rallye fait le plein de concurrents. Et, à leur retour, ces concurrents parlent de l'épreuve avec des mots que l'on ne peut pas comprendre sans être allé en Afrique. D'abord, c'est un rallye dur, c'est son principal intérêt. Ceux qui le font ou le découvrent veulent se prouver qu'ils sont capables de surmonter ces difficultés. C'est avant tout un défi personnel. Le Dakar subjugue, et personne n'en revient indifférent. Ce n'est pas un rallye trois étoiles. Le matin, tout le monde se sent sale, a froid, a faim, a soif. C'est une épreuve qui permet de couper le cordon avec l'environnement traditionnel.
Pour son 25e anniversaire, le Paris-Dakar ne part pas de Paris, ne va pas à Dakar et ne passe pas par l'Afrique noire. Pourquoi ?
La course est plus importante que le simple fait d'aller à Dakar.
Quels sont les ingrédients de la réussite ?
Tout le monde sait ce qu'est le Dakar, c'est un nom générique, une marque déposée. Les engagés nous font confiance et savent à quoi s'attendre quel que soit le tracé. C'est toujours un parcours qui fait rêver. Celui de la 25e édition est innovant et inconnu de la plupart des concurrents. La grosse partie du parcours en Libye et en Egypte est inédite.
En vingt-cinq ans, la géopolitique de l'Afrique a beaucoup évolué, ce qui ferme au rallye les frontières de certains pays.
C'est un aspect qui a toujours été crucial. En général, on fonctionne toujours sur deux schémas, deux tracés en parallèle, et on choisit au dernier moment en fonction des informations, des g