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Portrait

Kalmanovitz, l'homme qui trace

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Surnommé le «ministre de l'Intérieur», il négocie avec les pays africains le passage du rallye-raid.
publié le 31 décembre 2002 à 2h17

Demain à Marseille, le Dakar, rallye-raid autos-motos, s'élancera pour la 25e fois. Destination finale (le 18 janvier), Charm el-Cheikh, en Egypte. Le parcours de cette édition doit beaucoup aux contacts pris en amont avec les autorités des pays traversés par celui que les concurrents ont surnommé «le ministre de l'Intérieur», Roger Kalmanovitz. «Ministre des Affaires étrangères», corrige-t-il dans un immense éclat de rire. Roger Kalmanovitz, premier assureur de l'épreuve lancée par Thierry Sabine en 1978, est aujourd'hui responsable des relations extérieures et de la sécurité pour ASO propriétaire du rallye depuis 1992. Entretemps, la tignasse hirsute et la barbe généreuse des débuts ont disparu.

Matelot. Roger Kalmanovitz n'en revient pas du trajet parcouru. Fils d'un manoeuvre de Renault et d'une femme de ménage, le gamin a quitté l'école à 14 ans avec le «certif» en poche à la fin de la guerre d'Algérie. Les Trente Glorieuses, sur fond de yé-yé en 45 tours, le voient apprenti typographe. «Je ne me voyais pas rester dans l'industrie avec un bleu. Je voulais voyager, m'en sortir.» Il s'engage dans la marine à 18 ans. Les commandos, l'Afrique déjà et ses barbouzeries ? Il rigole encore. «Pensez-vous ! J'ai tenu près de trois ans, à Brest, à Toulon sur le Clemenceau, le Jean-Bart ou un dragueur de mines, avant qu'on me libère pour soutien de famille. Il me fallait une spécialité pour m'incruster. J'étais simple matelot. Alors je suis devenu assistant maître d'hôtel. Une spéci