Menu
Libération

Le vol brisé d'Hannawald

Article réservé aux abonnés
publié le 2 janvier 2003 à 21h36

La combinaison d'argent décolle dans les airs de Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), où se déroulait hier la deuxième manche de la tournée des Quatre-Tremplins. La figure technique semble parfaite et le dossard 50 Sven Hannawald pourfend les airs en planant, comme s'il appartenait à un nouveau peuple migrateur. Dans son deuxième (et dernier) saut, Hannawald avale les mètres les uns après les autres. En bas, dans l'aire d'atterrissage, les drapeaux allemands s'agitent comme pour pousser un peu plus encore celui qui est un peu l'enfant du pays. Depuis la réunification du pays, car il est né dans l'ancienne RDA. Premier sauteur de l'histoire à avoir fait le grand chelem dans la mythique tournée germano-autrichienne, Sven Hannawald, 28 ans, semble toujours aussi intraitable sur un tremplin de 120 mètres. La semaine dernière, il a poursuivi sa série victorieuse en enlevant haut les spatules la première manche à Oberstdorf (Allemagne). Une sixième victoire consécutive confirmerait le vote de ceux qui l'ont élu «sportif de l'année» en Allemagne, devant le quintuple champion du monde de Formule 1 Michael Schumacher.

Il saute plus loin que tous les autres (124 m). Mais la réception n'est pas qu'une formalité. Et là, en retrouvant la neige ferme, c'est une tout autre histoire. La fine silhouette (1,84 m pour 64 kg), si à l'aise dans les airs, paraît tout à coup maladroite et d'une fragilité extrême. Comme si son véritable élément n'était que cet entre-deux, entre ciel et sol. Il a cout