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Libération

Nomades à la sauce blanche

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publié le 7 janvier 2003 à 21h40

Chamonix (Haute-Savoie)

correspondance

Pieds nus dans la neige, Jean-Philippe donne l'accolade à Jimmy, qu'il appelle aussi son frère. Le temps est doux et le rituel de saison : les «gitans de la planète blanche» ont posé leur camp d'hiver au pied du mont Blanc. Tous snow-boarders, parfois de haut niveau, ils s'y retrouvent fin décembre depuis presque dix ans pour rider (descendre, ndlr) les pentes du massif. Ils sont une vingtaine à vivre dans des caravanes au milieu des chalets huppés de Chamonix. En marge d'une population montagnarde plutôt habituée aux touristes qu'aux nomades, ces campements font un peu désordre aux yeux des sédentaires. Musique tsigane et feux de camp contrastent avec la quiétude des chalets environnants. Ce qui était considéré comme un épiphénomène il y a encore quelques années prend une ampleur inquiétante aux dires des élus.

«Au début, il s'agissait exclusivement de sportifs passionnés par la montagne. Aujourd'hui, on a dû engager des procédures d'expulsion pour endiguer ce phénomène, explique Marie-Jo Couttet, responsable des services sociaux à la commune. Ce qui m'inquiète, ce sont les conditions d'hygiène et de chauffage, car il y a des bébés avec eux.» Pour se plier à la législation sur l'accueil des gens du voyage, Chamonix et les communes alentour ont trouvé un terrain... à 25 kilomètres en aval. Mais il risque fort de ne jamais recevoir la visite de ces riders décidés à renoncer au confort pour se rapprocher de la nature.

Pétitions. Jimmy Peresso