L'affaire Béon est-elle une banale histoire de stups ou une nouvelle affaire de dopage dans le milieu cycliste, après le procès Festina à Lille en 2000 et le procès du pot belge à Poitiers l'année suivante ? Le tribunal de Rennes (Ille-et-Vilaine) a tranché hier en faveur de la première solution, prononçant les peines les plus sévères jamais infligées pour trafic de pots belges (cocktails de produits stupéfiants) à treize anciens membres du milieu cycliste breton (Libération des 5 et 6 décembre 2002). Suivant les sévères réquisitions du parquet, le tribunal a condamné Patrick Béon, ancien coéquipier de Bernard Thévenet chez Peugeot dans les années 70, à trois ans de prison dont un an ferme, comme Serge Degnati et Jean-Yves Verger, les deux autres principaux prévenus. Philippe Tomasina, mécanicien de l'équipe pro AG2R, a été condamné de son côté à trente mois de prison dont dix ferme. Vincent Lavenu, son directeur sportif, l'avait exclu du Tour de France 2002 quand sa mise en examen avait été rendue publique. Mais il avait maintenu son salaire dans l'espoir d'une peine clémente. Hier, le mécano a été pris d'un malaise à l'énoncé de sa condamnation, même si un régime de semi-liberté lui est accordé. «Cette disposition n'est valable que s'il conserve son emploi», précise son conseil Me Anne Denis. Or AG2R aurait décidé de le licencier depuis les plaidoiries le mois dernier. L'avocate de Philippe Tomasina envisage de faire appel.
Les conseils des principaux condamnés étaient sur