Mathieu Bozzetto est un snowboarder en quête de titre majeur. Il remporte toutes les coupes du monde qui se présentent mais attend toujours une première consécration sur les courses d'un jour, que ce soit aux Jeux olympiques ou aux championnats du monde. Ce matin à Kreischberg (Autriche), le presque trentenaire tentera de contrecarrer ce destin sportif qui lui vaut l'étiquette de «loser d'un jour», à l'occasion du slalom des mondiaux. L'enfant de Val-d'Isère, qui compte 32 victoires (un record) en Coupe du monde, disputée sur l'ensemble de la saison, et pas moins de 4 Globes de cristal (trophée remis au meilleur de la saison), constate : «Je n'ai pas la fibre pour les compétitions d'un jour, autour de moi, tout le monde sait que je suis maudit.» Dimanche, une quatrième place dans le slalom parallèle a semblé confirmer la malédiction. Pourtant, ce début de saison est le meilleur qu'il ait jamais réalisé : 3 victoires en slalom parallèle et 2 en géant. En tête de la Coupe du monde, il est en marche pour s'adjuger son cinquième Globe de cristal.
Nonchalance. Les années se suivent et se ressemblent: la saison dernière aux JO, dans des conditions similaires, il a dû se contenter d'une décevante sixième place. Symbole de la nonchalance, le meilleur snow-boarder du monde n'a que faire du jour J. «Les Jeux, ça ne m'amuse pas, il y a trop de pression autour, le vainqueur est considéré comme une sommité alors que, sportivement, le meilleur est celui qui l'emporte à la fin de la saison.