Bangkok correspondance
Jusqu'à tout récemment, l'intérêt sportif des Thaïlandais se cantonnait essentiellement à deux domaines : la boxe thaïlandaise et le championnat de football anglais. Faute de stars nationales, les sponsors du pays ignoraient le tennis. A tel point qu'au milieu de l'année dernière Chanachai Srichaphan, père de Paradorn, s'inquiétait de savoir comment il allait financer les voyages de son fils sur les tournois du circuit en 2003. C'était avant que Paradorn connaisse une ascension supersonique au classement mondial, terminant au 16e rang une saison 2002 débutée à la 104e place, grâce notamment à deux succès aux tournois de Long Island et de Stockholm. Vainqueur il y a une semaine à Madras, Paradorn Srichaphan, 23 ans, tête de série numéro 11, est un outsider crédible à l'Open d'Australie, où il a passé hier le premier tour en battant l'Autrichien Jurgen Melzer en quatre sets : 7-5, 6-4, 1-6, 6-0. Un bon parcours à Melbourne, et la «fièvre Paradorn» qui déferle depuis quelques mois sur la Thaïlande ne ferait qu'augmenter. Avec ses succès, non seulement les sponsors se bousculent désormais au portillon, mais le joueur est également devenu un héros national. En décembre, un sondage a désigné Paradorn, surnommé «Ball» depuis l'enfance, «Thaïlandais de l'année 2002», éclipsant le flamboyant Premier ministre Thaksin Shinawatra. Reçu en audience par le roi Bhumibol Adulyadej, qui a dit se souvenir de chacun de ses matchs, le joueur a été décoré de la médaille «Ph