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Libération

Les illusions perdues

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publié le 15 janvier 2003 à 21h49

Melbourne correspondance

Que l'eau du grand bain est froide et amère ! Mardi, lors de la deuxième journée de l'Open d'Australie, à Melbourne, deux petits canards français y ont plongé la tête la première ; ils se sont ébroués, ont lissé leurs plumes, sous le soleil de l'été austral, et ont pris un gros bouillon. Marion Bartoli, 18 ans, a été essorée par la Bulgare Magdalena Maleeva, 28 ans (6-4, 6-1). Quelques heures plus tard, Richard Gasquet, 16 ans, perdait pied face au Russe Micha Youzhny (3-6, 6-0, 6-1, 6-4). Youzhny, 20 ans, avait déjà administré une douche froide aux Français, à Paris, en décembre dernier, en remportant le match décisif de la finale de la Coupe Davis contre un autre jeune espoir tricolore, Paul-Henri Mathieu.

Richard Gasquet a été douché. Le jeune homme est arrivé à Melbourne couvert de lauriers (champion du monde junior, victoires à Roland Garros et à l'US Open) et de superlatifs : «Mozart du tennis», «Petit Prince des courts». Chez les grands, il a commencé l'année en fanfare en Australie, s'attirant les louanges d'André Agassi, à qui il a pris un set au tournoi exhibition de Kooyong : «Richard possède de nombreuses armes et il fait de très bons coups. Il peut encore beaucoup s'améliorer.»

Rapidité. Contre Youzhny, Gasquet, qui a bénéficié d'une invitation, part à toute vitesse, remporte facilement le premier set : en s'appuyant sur un jeu du fond du court ultrapercutant et d'exceptionnels revers d'attaque. «Je courais bien, je remettais des balles lon