Saint-Sébastien envoyé spécial
A le voir donner des tapes amicales, lancer des sourires connivents ou appeler chacun par son prénom, Raynald Denoueix semble avoir toujours fait partie de la famille. L'ancien entraîneur du FC Nantes se porte comme un charme à «Zubieta», centre sportif et terrain d'entraînement de la Real Sociedad, situé à environ 8 km du coeur de Saint-Sébastien. C'est dans ce havre de tranquillité son «refuge» qu'il reçoit les médias, surveille les entraînements et étudie avec un soin méticuleux le prochain adversaire.
«Même s'il pleut autant qu'au pays, cela pourrait paraître très exotique. En réalité, c'est exactement l'inverse : je ne suis plus à Nantes, mais c'est comme si j'y étais toujours. Je travaille exactement de la même façon.» Regard bleu, pattes d'oie marquées, gilet bleu marine, Raynald Denoueix, 54 ans, affiche un naturel désarmant. Il y a bien sûr, chez lui, ce regard sérieux, quasi janséniste, et ce phrasé d'instituteur de campagne. Mais il y a surtout cette simplicité chaleureuse et ces longs rires francs et contagieux. Interrogé sur les exploits de son équipe, surprenant leader de la Liga espagnole, il nuance d'emblée : « On a perdu tout complexe face aux grandes équipes. Cela dit, on a encore de nombreuses lacunes : manque de sang-froid, contrôle du ballon insuffisant.»
Effectif solidaire. La modestie de Raynald Denoueix n'est pas une légende. Car cet entraîneur atypique, qui fuit les honneurs et continue de revêtir le survêtement lorsqu