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«Faire toucher l'état de grâce»

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Le guide François Damilano défend ce sport ludique et «maso».
publié le 3 février 2003 à 22h06

En 1981, quand les premiers guides de haute montagne français ont commencé à grimper des cascades de glace, personne n'imaginait l'essor à venir de cette discipline. «L'escalade, à ce moment-là, s'enfermait en salle et développait une gestuelle et des compétitions qui s'éloignaient de la montagne, rapporte le spécialiste et guide français, François Damilano. La cascade d'un coup devenait le moyen de continuer à avoir les sensations de la grimpe, mais en milieu naturel hivernal.»

Un circuit de coupe du monde de cascade de glace s'est mis en place. Les épreuves se pratiquent en général sur des murs de glace artificiels, avec des difficultés techniques extrêmes. Assez loin des mouvements pratiqués dans une vallée reculée, en pleine montagne. «Les deux mouvements sont à nouveau en train de se séparer», explique l'alpiniste Lionel Daudet. La cascade, on y vient pour autre chose. «Ça permet de voyager d'une autre manière, poursuit François Damilano. Quand on se retrouve au bout d'un fjord en Norvège, dans des vallées reculées, on voit les pays d'une autre manière. On est obligé d'aller au contact des gens. L'hiver, pas question de camper au pied des voies comme on peut le faire l'été.»

La cascade séduit aussi pour son aspect ludique : deux piolets, des crampons, un attirail d'escalade, un casque, les cordes, les bâtons de ski pour la marche d'approche. On grimpe comme un scarabée. D'autant que le matériel a beaucoup évolué en quinze ans. «Au début, l'activité était très élitiste, ra