Le doute était permis, hier à Saint-Moritz (Suisse), pour savoir quel était le skieur autrichien qui avait réalisé le plus bel exploit. De Stephan Eberharter, intraitable depuis deux saisons et qui a enfin réussi à redevenir champion du monde de super-G douze ans après son titre de Saalbach en 1991, ou d'Hermann Maier, qui décroche l'argent à égalité avec l'Américain Bode Miller dans le même super-G des championnats du monde, alors que, pour son retour en compétition il y a trois semaines, nul n'aurait misé un sou sur un come-back au haut niveau aussi rapide, pour lui qui était passé si près de l'amputation suite à son accident de moto d'août 2001. D'autant que Maier, presque aussi précis et aussi puissant qu'avant son drame, peut également être fier de pouvoir mettre les pieds sur le podium après avoir skié pour la première fois sur la très sélective piste Corviglia. La star autrichienne a su déjouer tous les pièges tendus par les traceurs. Un résultat qui a mis le président autrichien Thomas Klestil dans l'embarras, obligé de féliciter les deux skieurs sans distinction : «L'Autriche est fière de vous et je vous remercie pour votre rôle d'exemple.»
Déconcertant. Voilà donc deux hommes qui, dit-on, ne s'apprécient guère mais qui surclassent tout le plateau avec une aisance déconcertante. Eberharter, 33 ans, un des doyens de la Wunderteam, parti avec le dossard 30 alors qu'il savait que Maier et Miller s'étaient déjà emparés du meilleur temps, n'a pas tremblé une seule fois. C