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Libération

Les croates au cran

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publié le 3 février 2003 à 22h06

Lisbonne envoyé spécial

Le hand serait-il un sport de dissimulation ? A ce jeu-là, les Croates sont les rois. En effet, les coéquipiers de Slavko Goluza ont ronflé pendant les éliminatoires, perdant même contre l'Argentine en match de poule. C'est dire. Et voilà que par cette ruse qu'eux seuls possèdent, et également par cette magnifique intelligence instinctive, ils sont venus à bout hier soir des Allemands en finale des championnats du monde (34-31). Les Allemands, à la recherche d'un titre depuis 1978, échouent encore une fois et le Rhin est tout plein de larmes.

Et les handballeurs français ? Ce sont des gens tellement épatants qu'on aimerait les serrer contre son petit coeur. Même quand ils font des énormes conneries. Ils avaient l'or a portée de main et c'est le bronze qu'ils ramènent au pays en battant hier l'Espagne (27-22). «On se voyait joli et c'est vraiment fini», disait avant-hier Joel Abati, terriblement abattu par la défaite contre l'Allemagne. Hier, l'ailier des Bleus s'était requinqué : «Cette victoire, nous sommes allés la chercher au fond de nous-mêmes.»

Arrosage. On le croit volontiers tant la partie face à des Espagnols, usés par les deux prolongations face à la Croatie, avait l'allure d'un concours d'arrosage automatique sur gardien de square. Le pivot tricolore, Bertrand Gille, incontestablement brisé par ses échecs à six mètres (1 sur 6) face aux coéquipiers du géant allemand Mark Dragunski (2,14 m), n'avait pas trouvé le ressort pour mettre le gardien H