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Libération

Dur pour Kersauson, mou pour McArthur

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publié le 8 février 2003 à 22h10

Au 27e jour de mer, Geronimo se trouvait hier par 44° 32 Sud et 128° 40 Est. Olivier de Kersauson et son équipage, afin d'épargner le trimaran maltraité par les creux de 6-8 mètres de l'océan Indien, ont dû se résoudre à faire une route plus nord : «Si on plonge plus sud, on va se faire massacrer», expliquait jeudi soir le capitaine de Geronimo, lors d'une vacation qui marquait le passage du Cap Leeuwin et les trois jours d'avance des hommes de Cap Gemini et Schneider Electric sur le temps de Bruno Peyron, détenteur avec Orange du Trophée Jules-Verne (64 jours).

Mer croisée. Conséquence ? Le chemin conduisant au but s'en trouve du coup rallongé. Certes Geronimo possède toujours environ trois jours de gras sur le record à battre. Mais cette avance provisoire risque de fondre car depuis mercredi, le vent rentre puissamment dans le nez de Geronimo, et l'équipage doit empanner (virer de bord) toutes les six heures. «Et descendre serait suicidaire», assurait vendredi Olivier de Kersauson. La route est encore longue, l'océan Indien est assassin et le Pacifique sud pas du tout commode. Pourtant, Geronimo aurait bien besoin de lisser ses plumes, «mais la mer est croisée et odieuse», comme le soulignait le capitaine du bateau. Pour résumer, il conviendrait que l'Indien n'éprouve pas davantage un équipage déjà crevé. A ce propos, le skipper ne l'était pas moins, et même si vendredi la voix avait repris tout son timbre, Olivier de Kersauson s'expliquait : «Nous sommes obligés de rester