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Libération

«L'Indien, c'est le diable»

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publié le 10 février 2003 à 22h10

«Geronimo» se trouvait hier en fin de journée par 46° Sud et par 150 ° 14 Est. Le grand multicoque d'Olivier de Kersauson (Cap Gemini-Ernst & Young et Schneider Electric) en était au 30e jour de sa tentative contre le record du trophée Jules- Verne détenu par Bruno Peyron («Orange»). «Geronimo» était entré dans l'Indien avec trois jours d'avance sur «Orange». Dans les prochains jours, Olivier de Kersauson sera en mesure d'évaluer combien cet océan peu accommodant lui aura coûté. «Geronimo», qui était à 4995 milles du Horn, attaque sa cinquième semaine de mer. L'occasion pour son capitaine de revenir sur ce foutu Indien.

L'Indien nous a fatigués, les gars ont des mines un peu fripées et moi, qui ne me suis pas encore regardé dans une glace, je dois avoir une gueule toute chiffonnée. Ces derniers jours, nous avons essayé de descendre plus au sud. Mais nous n'y sommes pas vraiment arrivés. A vouloir le faire, nous nous serions fait massacrer. Ce qui m'inquiète un peu, c'est que nous avons beaucoup de mal à lire ce qui se passe à 150 milles devant nous. En fait, c'est un bordel total. Nos trois jours d'avance signifient que nous avons réussi jusque-là un assez joli parcours, mais il convient de constater quand même que nous avons fait dans le Sud une navigation plutôt dégueulasse. L'Indien ne nous a pas complètement dévorés, mais il nous a mangé du temps. Mon haut souci se résumerait à ceci : il faut que le bateau tienne et que les hommes tiennent jusqu'à cette foutue sortie. Cep